Le système actuel mis en place dans les domaines de l’aide et du soin à domicile semble arriver à bout de souffle, autant pour les professionnels que pour les bénéficiaires. Les prestations minutées, les infirmières sur la route toute la journée, les patients déshumanisés… Tous ces aspects appellent des changements radicaux, il devient nécessaire de replacer l’Humain au coeur du processus.
De nombreuses structures fonctionnent déjà sous des modèles coopératifs, avec une hiérarchie horizontale, basée sur les échanges, la communication et la coordination entre acteurs. L’enjeu aujourd’hui n’est donc plus de trouver des solutions pour adapter et renouveler le système, ces solutions existent. En effet, ces différents modèles fonctionnent à leur échelle et montrent des résultats positifs. Ils méritent aujourd’hui d’être déployés afin de répondre à une demande et un besoin généralisés.
Pour les personnes âgées et/ou en perte d’autonomie, il est nécessaire de pouvoir bénéficier de soins à domicile de qualité, mais également de maintenir des liens sociaux et d’avoir de l’aide pour la gestion des tâches quotidiennes.
La population française est vieillissante, le nombre de personnes âgées aura doublé d’ici 2050. Il devient donc nécessaire de repenser le système actuel, en développant la coopération, non seulement entre les soignants et le patient, mais également en faisant appel à la contribution des citoyens. En effet, chacun est apte à faire bénéficier son voisin d’un peu de son temps en cas de besoin, pour un service ou l’aide dans une tâche particulière.
La générosité et la proximité de tous, en prenant la relève, pourraient assister le personnel soignant et jouer un rôle considérable dans le bien être d’une personne dépendante.
La coopération, en plus d’être une réelle solution et un réel enjeu pour demain, a toujours joué un rôle dans l’évolution de la race humaine. En effet, selon Martin Nowak (directeur du programme de dynamique évolutive à l’Université Harvard), les comportements de coopération en société diffèrent selon les situations. Selon lui, l’évolution de la vie sur Terre ne se limite pas au simple fait de se battre pour survivre, mais la coopération aurait également joué un rôle essentiel dans ce processus. Il distingue 5 types de mécanismes de coopération :
la réciprocité directe, qui rassemble les situations où nous aidons pour être aidés en retour
la réciprocité indirecte, le fait d’aider pour être bien perçu au sein de la société
la sélection spatiale, traduite par le fait d’aider des personnes faisant partie de notre zone géographique
la sélection de groupe, qui met en avant qu’un groupe qui coopère et communique fonctionne mieux qu’un groupe au sein duquel les membres sont individualistes
la sélection de parentèle, qui met en avant le fait qu’une personne est beaucoup plus dévouée à aider ses parents en premier lieu
Chacune de ces formes a ses spécificités, sont adaptées à certaines situations et répondent aux besoins humains de gratitude, de reconnaissance ainsi que d’altruisme.
De nombreux modes de fonctionnement basés sur la coopération ont vu le jour au fil du temps, dans le but d’améliorer le quotidien, de résoudre des problèmes ou encore de lutter contre l’isolement. Le but étant toujours de replacer l’Humain au centre des démarches.
Les outils de coopération doivent répondre au besoin de créer du lien et de l’interaction entre les différents acteurs du maintien à domicile. En développant des outils digitaux dans le domaine du maintien à domicile, il serait alors plus simple d’avoir des communications efficaces entre les différents acteurs, mais également d’avoir accès aux informations nécessaires, tout en respectant la confidentialité de celles-ci. Ce passage au numérique doit être fonctionnel, accessible pour tous, simple d’utilisation, et doit bien sûr répondre aux besoins des utilisateurs.
L’objectif des outils de mise en relation est de fédérer chaque acteur du domaine du maintien à domicile, qu’ils soient professionnels, bénévoles ou encore bénéficiaire, autour de la proposition d’un service en ligne. En fonction de chaque statut, on peut proposer ou demander un service, et lorsque le lien entre la demande et la réponse peut s’établir, la coopération devient possible. L’intérêt pour l’utilisateur étant de pouvoir faire le lien entre différentes typologies d’acteurs.
Nous pouvons imaginer plusieurs points d’entrée permettant de favoriser une mise en relation. Le lien social, l’aide aux aidant, les services à domicile, la mobilité, le relayage…
Pour mener à bien un programme de coopération sur le territoire, il est nécessaire de travailler en forte proximité avec l’ensemble des acteurs du secteur. La co-construction avec les parties prenantes est un élément fédérateur et permet à chacun de s’approprier la démarche : Personnes âgées, aidants, bénévoles, responsables de structures, professionnels de santé, financeurs, etc.
La méthode de déploiement doit être itérative et progressive. L’objectif dans un premier temps, est de montrer des premiers résultats très rapidement. Ensuite le programme peut s’inscrire dans une boucle d’amélioration et d’enrichissement continue. En faisant sans cesse évoluer la plateforme et les outils, les partenaires proposent des services toujours plus complets et plus proches des besoins des utilisateurs. Ainsi, tout ce qui est déjà fait n’est pas à refaire. Cette méthode peut se décliner en trois phases :
Observer : La phase d’observation est nécessaire et permet d’impliquer les utilisateurs dès la phase de cadrage, afin d’adapter l’offre pour la rendre réellement en adéquation avec leurs besoins
Co-construire : Dans la continuité de la phase d’observation, les utilisateurs seront les testeurs des différentes fonctionnalités et selon leurs retours, les adaptations seront réalisées.
Mesurer : La mesure d’impact est, elle aussi, nécessaire. Elle permet de valider les objectifs fixés, et encore une fois d’adapter l’offre en cas de besoin.
Wello est une entreprise numérique Nantaise issue de l’économie sociale et solidaire. Elle travaille en collaboration avec ses partenaires exclusivement sur la problématique des aidants, du répit et de la perte d’autonomie. Wello développe et propose des solutions innovantes, des outils, des méthodes et de l’accompagnement pour favoriser la coopération autonome de l’écosystème de la personne à domicile.
Wello n’est pas une « startup disruptive » qui cherche à créer de nouvelles communautés de bénévoles ou à concurrencer les acteurs existants des services à la personne. Au contraire, nous nous appuyons sur la richesse existante du tissu associatif, médico-social et sanitaire pour améliorer leurs services grâce à la puissance du numérique et co-construire les solutions de demain basées sur leurs propres besoins.
Nous avons réalisé à ce jour plusieurs expérimentations extrêmement innovantes répondant toutes à des besoins très précis et très opérationnels exprimés par les aidants et les professionnels eux-mêmes lors de nombreux ateliers de co-création. A travers son programme de recherche, Wello est également engagé dans deux programmes internationaux sur le bien vieillir (Canada, Pays Bas, Belgique, Angleterre, Finlande, Lettonie)
Enfin Wello est membre du pole Vivalab crée par La Cnav, la MSA, l’Agirc-Arrco, France Active et La Banque des Territoires pour encourager l’innovation à destination des personnes retraitées autonomes. L’objectif de ce programme est de déployer et de mesurer l’impact de nos solutions au bénéfice des personnes en perte d’autonomie, des aidants professionnels et des aidants familiaux.